CEREMONIE D’HOMMAGE A NOS HEROS, « Morts pour la France » en 1944

En ce 18 août, 78 ans après les combats qui ont conduit à la libération de notre ville et notre département, nous étions réunis pour honorer la mémoire de ces résistants et combattants à qui nous devons de vivre dans une nation libre.

Blaise Aznar, Maire de Graulhet, accompagné de nombreux élus locaux : Karen Erodi, Députée du Tarn, Florence Belou, vice Présidente Département du Tarn, Soliman Sandrine, Conseillère Regionale représentant Carole Delga, Présidente de La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Philippe Barthes, vice président de Gaillac Graulhet Agglomération, des élus du conseil municipal de Graulhet, des anciens combattants, associations, Gendarmerie du Tarn, Sapeurs-pompiers du Tarn - SDIS 81, citoyens, ont ainsi rendu un hommage collectif à ces 7 jeunes graulhetois qui ont donné leur vie pour notre liberté.

 

C’est ce qu’a rappelé le Maire de Graulhet dans son discours, tourné vers la transmission et le passage de témoin aux jeunes générations afin de ne jamais oublier que l’histoire d’hier peut toujours se répéter un jour ou l’autre si nous ne savons pas nous souvenir :

« Madame la Députée, Madame la vice-Présidente du Département, Madame, Monsieur les Conseillers Régionaux, mesdames, messieurs les élus, Messieurs les représentants des corps constitués, des associations patriotiques et porte-drapeaux, Mesdames, Messieurs,

Merci à vous d’être là, en cette date importante pour notre ville, tous réunis aujourd’hui pour répondre à notre devoir citoyen, en ce lieu de recueillement. Ces monuments et stèles qui trônent ici, rendent hommage aux valeureux soldats graulhétois, qui ont donné leur vie pour la France.

Mais de quel devoir parle-t-on ? Qu’est-ce qui nous rassemble aujourd’hui en ce lieu ? Et quel message doit-on porter ?

Un devoir de rassemblement autour de la mémoire, un devoir de témoignage et de transmission aux nouvelles générations : celui de se souvenir de Graulhet occupée, des souffrances du peuple français lors de ces années d’occupation … De tels moments dédiés au souvenir doivent résonner comme des rappels, notamment celui de se souvenir constamment de notre Histoire.

Dans ce monde si tourmenté, où notre patrie est frappée par le doute, les peurs, les colères, le repli, qui ont un air de vécu pour nos aînés, en d’autres temps, d’autres circonstances, soyons très attentifs à ne pas laisser se répéter les drames de l’Histoire, car une Histoire sans souvenir, une Histoire sans résistance, est une histoire en éternel recommencement. Ne perdons pas de vue qu’à quelques heures d’ici, aux portes de l’Europe comme dans d’autres pays du monde, sévit le chaos de la guerre que nos aînés ont connu.

Transmettons cette conscience à nos jeunes pour que le sacrifice de nos aînés ne soit pas vain. A ce titre, je tiens à saluer l’engagement de toutes celles et tous ceux qui, au quotidien, contribuent à la faire vivre en témoignant, en parlant aux jeunes générations, dans les écoles, dans les associations.

Commémorons donc ensemble aujourd’hui, le 78ème anniversaire de la libération et rendons particulièrement hommage aux courageux soldats qui se sont battus au péril de leur vie pour libérer notre département ce fameux 18 août 1944 et dont 7 graulhétois figurent au Panthéon de ces jeunes enfants morts pour la France.

Rendons hommage à cette poignée d’hommes valeureux de la résistance graulhétoise. Racontons leurs histoires qui incarnent nos valeurs, celles du refus de vendre notre Patrie au nationalisme allemand : ils sont notre modèle. Une poignée d’hommes dont le sacrifice à la bataille aux portes d’Albi, aux côtés de jeunes de Castres et Gaillac, méritent notre éternelle reconnaissance et sont des exemples : Raymond AUQUE, Robert BERBI, Lucien BRONNE, André BRUANT, Georges ESCANDE, Laurent FABRE et Pascal PINOL.

Saluons leur courage, à tous ces volontaires de la libération qui ont dit NON !

Tant de sacrifices pour voir l’avènement d’un peuple français de nouveau souverain, au prix de millier de vies. Les obscurantismes, ces blocs réactionnaires de tout bord, représentent encore malheureusement aujourd’hui une menace pour notre liberté. Au regard de ce qu’ont vécus nos aînés, ce devoir de mémoire doit tous nous mobiliser, surtout en ces moments tourmentés.

Dans ce monde actuel qui doute, certains prennent le risque de céder au populisme. Souvenons-nous, de ce populisme qui faisait rage dans les années 30, et soi-disant patriote. Nous en avons payé le prix.

En ces temps de crise où nos concitoyens s’interrogent légitimement, les idées-reçues, certes faciles, sont souvent les plus dramatiques et prêter une oreille complice au repli sur soi ne nous fera pas relever la tête. Des générations qui ont connu l’indicible et voient aujourd’hui leur pays sombrer dans des débats stériles et inquiétants pour l’avenir le savent bien.

Nous avons le devoir de protéger les bonnes consciences des duperies de ceux qui, par facilité ou méconnaissance, pointent l’Autre comme la cause de tous les malheurs. Ceux- là mêmes qui utilisent les peurs de manière fallacieuse pour tenter d’atteindre aujourd’hui leur objectif, oublient le socle et l’héritage sur lesquels ils reposent.

Souvenons-nous de cette fraternité sans frontières au cœur d’une résistance commune contre l’oppression et le totalitarisme.

Souvenons-nous de ce qui a conduit le régime nazi à nous imposer l’une des pages les plus sombres de notre Histoire : la montée d’un nationalisme hurlant, dans un pays en proie à des difficultés.

Nous connaissons les chemins à emprunter pour conserver ce mince fil sur lequel repose la paix. Il s’agit d’un travail quotidien de toutes et de tous en faveur du vivre ensemble, du respect des différences sous l’égide d’une même patrie.

Aujourd’hui, il revient à chacun d’entre nous d’interroger notre conscience et de nourrir une réflexion : cette conscience de ne pas laisser notre citoyenneté s’effriter, sans jamais accepter l’inacceptable.

Soyons auteurs et acteurs de paix, du refus de la haine, en faisant face à nos responsabilités citoyennes.

Aujourd’hui par le souvenir, par ce devoir de mémoire, agissons tous !

La solidarité, l’entraide, la citoyenneté républicaine, la laïcité, la modération, sont des valeurs à entretenir, qui élèvent notre dignité humaine.

Un travail quotidien pour préserver l’esprit de liberté qui répond au sacrifice de ces personnes que nous honorons ici aujourd’hui. Nous élus, nous citoyens, avons le devoir d’incarner ces valeurs républicaines et laïques.

Nous avons l’impérieux devoir d’offrir à nos enfants, l’opportunité de se questionner sur leur propre histoire et d’y trouver des réponses. Elles passent par ce devoir de mémoire, ce passage de témoin et ce souvenir collectif pour ces 7 graulhetois, résistants et exemplaires, qui du haut de leurs jeunes années, se sont dressés et sont aujourd’hui, pour nous toutes et tous, des héros de notre liberté retrouvée. A notre tour, pour eux, soyons des soldats pacifiques de cette unité si fragile, à défendre ensemble !

Vive Graulhet, Vive la République, Vive l’Europe des peuples et Vive la France ! »