CEREMONIE D’HOMMAGE A NOS HEROS, « Morts pour la France » en 1944

En cette matinée du 18 août, s’est tenue la commémoration d’un acte héroïque et tragique ; celui de sept graulhétois tombés pour la liberté à peine au sortir de l’adolescence. Monsieur le Maire, Blaise Aznar, présidait la cérémonie sous les auspices des anciens combattants. Il a tenu un vibrant hommage en l’honneur de ce sacrifice pour la Liberté, la Paix et la Démocratie :

« Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations patriotiques et portes drapeaux, Mesdames, Messieurs, Nous sommes rassemblés ce matin pour cette cérémonie que nous commémorons chaque 18 août, car elle fait partie de l’histoire de Graulhet, de notre histoire, quelle que soit la génération à laquelle nous appartenons, que nous ayons, ou pas, connu la guerre. Le 18 août 1944, notre département a connu des heures, à la fois héroïques et tragiques, chargées de l’espoir et de l’attente de toute une population avide de retrouver la Liberté et la Paix. Graulhet a payé son tribut au second conflit mondial, avec 7 de ces jeunes enfants dont l'acte de décès porte la mention « Mort pour la France ». Je n’étais pas né voici soixante-dix sept ans. Je n’ai pas vécu la guerre, ses atrocités, l’occupation ennemie ou les privations de toutes sortes. Mais je sais ce que je dois à mes aînés. Malgré le temps qui passe, le devoir de mémoire ne doit pas s’éteindre. Le sens du devoir de mémoire, je le rappelle, n’est pas le passé, mais l’avenir car toutes et tous le savez bien, notre société, libre, démocratique, ouverte, demeure fragile. Notre République chérie, depuis de nombreuses années, est attaquée, meurtrie par des drames, trop souvent ponctuée de larmes, de minutes de silence et de drapeaux en berne. Ayons donc aujourd’hui la même volonté de protéger la France et les plus fragiles d’entre nous contre les menaces qui l’entourent, que ceux qui comme : Raymond AUQUE, Robert BERBI, Lucien BRONNE, André BRUANT, Georges ESCANDE, Laurent FABRE et Pascal PINOL, de par leur sacrifice à la bataille aux portes d’Albi, aux côtés de jeunes de Castres et Gaillac, nous permettent ce jour de nous rassembler dans les plis du drapeau tricolore dont nous sommes si fiers et à la mélopée d’une Marseillaise qui, depuis deux siècles, incarne pour le monde entier, la liberté. Rendons une nouvelle fois hommage à celles et à ceux qui se sont battus. A celles et à ceux qui sont tombés, à ces héros connus ou anonymes, admirables de courage. Rendons hommage à celles et à ceux qui ont dit « non ». Non au renoncement, à l’abandon, à la fatalité. Non à la barbarie, au nazisme, sinistre illustration de la négation de la dignité humaine. Saluons leur courage, à tous ces volontaires de la libération, à tous ces FFI ou FFL à qui nous devons notre liberté d’aujourd’hui. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas morts pour rien, que leur amour de la patrie, leur engagement, restent une référence, un exemple ! Il nous revient de veiller à ce que leur souvenir ne s’éteigne jamais, à ce que cette page de notre histoire demeure présente dans nos esprits comme dans ceux qui viendront après nous. La Liberté, la Paix, la Démocratie sont des biens précieux, le mot est faible, pour lesquels des héros ont combattu, au sacrifice de leur vie. Alors que dans trop d’endroits encore, la Liberté, la Paix et la Démocratie demeurent absentes ou sont quotidiennement bafouées, que des peuples souffrent sous le joug de dictatures, continuons à nous souvenir, à évoquer et à commémorer ces évènements, pas si lointains, qui ont refait de nous des hommes et des femmes libres. Dans le respect de l’histoire, des combattants, des souffrances et du sang versé, célébrons ensemble la victoire de la paix et de la démocratie car il ne peut y avoir d’avenir dans la haine. Et cette Europe, qui s’offre à nous, malmenée parfois par certains et certaines, incarne cet avenir fraternel. Après avoir été présente au rendez-vous de l'Histoire, Graulhet est aujourd'hui présente au rendez-vous de la mémoire et du souvenir de ses enfants innocents dont la bravoure nous oblige à lutter contre l'oubli pour que perdurent les cérémonies commémoratives qui sont autant d'appels à la vigilance et à la résistance. Sachons donner corps aux valeurs humanistes de respect, de justice, de dialogue et de tolérance pour lesquelles ils et elles ont donné leur vie. Sachons ensemble bâtir pour nos enfants un monde de liberté et de progrès, respectueux de la diversité des hommes et des idées, des cultures et des peuples. Vive Graulhet, Vive la République, Vive la France. »