Cela se fait à Graulhet !

Briques Technic Concept casse la baraque

« Quand j’étais petit, je n’avais pas de projet de métier mais j’avais déjà le goût pour l’encadrement des équipes, l’esprit d’entreprise. J’avais l’impression que toutes les success story des années 1970 étaient déjà réalisées… Alors j’ai tracé ma route et trouvé ma voie dans un métier où je peux faire la différence. Et où je suis responsable : je permets à mes collaborateurs de nourrir leur famille tout en protégeant les gens et la planète ! ».

Etienne Gay, 37 ans, a toujours eu un pied dans le bâtiment et l’ardente envie d’être utile aux hommes et à la planète.

Cet ancien dessinateur industriel fonde en 2012, « Briques Technic Concept » à Ronel, consacrée à la fabrication de briques en terre crue compressée.

Un matériau idéal, conciliant des qualités thermiques, acoustiques et hydriques. La terre, issue de déblais récoltés à Réalmont, est mélangée à un liant hydraulique (Chaux). La brique ainsi formée est comprimée avant de sécher à l’air libre pendant un mois entier. Un mode de production à faible empreinte carbone, contrairement à une brique normale cuite dans un four à 1200 °C.

La jeune entreprise prend ses quartiers à Graulhet en 2015 : « Au départ, mon installation sur Graulhet était motivée par un immobilier très abordable, confie Etienne. Et puis j’y ai découvert un tissu économique solide, me permettant d’aller jusqu’au bout de ma démarche et d’obtenir rapidement du matériel et des fournitures, tout cela en circuit court. Et, cerise sur le gâteau, j’ai trouvé l’accueil graulhétois tout à fait charmant. ».

Aujourd’hui, Briques Technic Concept est l’un des plus gros producteurs français de briques en terre crue. Et l’un de ceux qui détient la connaissance la plus fine de ce matériau. La start-up est dynamisée par une jeune équipe de dix collaborateurs, dont trois femmes, un pourcentage notable dans le secteur du bâtiment. Parmi elles, son épouse, docteure en chimie, œuvre pour la recherche et l’innovation dans le laboratoire niché au cœur du bâtiment. « C’est aussi un confort de vie que j’ai choisi. Je travaille avec mon épouse et nous vivons juste à côté du bâtiment. Entre deux briques, je peux embrasser ma fille ! ».

La créativité et la rigueur de l’ancien ingénieur sont mises à profit. Ces deux qualités qui lui permettent de concilier astucieusement l’intelligence constructive des anciens avec des moyens technologiques modernes.

La première machine à briques de ce « Géo Trouvetout » a été créée en 2015 et depuis, elle ne cesse d’évoluer au fil des besoins techniques et des évolutions technologiques. En ce moment, il planche sur une machine mobile permettant d’expatrier la fabrication de terre crue. Baptisée Flexiterre, elle permet de fabriquer des briques directement sur le chantier, en exploitant la terre locale. Et ainsi, éviter l’envoi coûteux et peu écologique du matériau depuis Graulhet jusqu’à l’autre bout de la France.

« Je veux montrer que l’on peut être à la fois industriel et vertueux en pratiquant une écologie pragmatique et raisonnée ». Le jeune entrepreneur détient cette furieuse envie de lever des freins sociétaux chevillée au corps : produire un matériau écologique à des prix accessibles pour tous, militer pour une hiérarchie collaborative où la consultation et le compromis priment, vendre un matériau sans perturbateur endocrinien et à faible empreinte carbone. « J’ai voulu créer un produit alliant modernité et confort. A titre d’exemple, un plancher chauffant et la brique en terre crue sont tout à fait compatibles ».

C’est ce type de conseils que les particuliers viennent chercher chez BTC. La partie pédagogique est primordiale ; la clientèle est accompagnée de A à Z dans son projet car ce sont eux les bâtisseurs de leur maison écologique. Et même, à l’avenir, les producteurs de matériaux : la dernière création de l’entreprise, « Oxibrik, vos briques en terre d’ici », est une brique à fabriquer « clés en main » ! En outre, les clients institutionnels sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la brique en terre crue, à l’instar du collège de Béthoncourt qui va bientôt de sortir de terre.

En 2021, Etienne planifie un déménagement pas tout à fait comme les autres… « Notre tonnage augmentant, nous prévoyons d’emménager dans un nouveau bâtiment que nous construirons nous-mêmes en terre crue. Nous filmerons et documenterons notre démarche !

Et notre souhait est de rester ici, sur Graulhet, où nous avons été très bien accueillis, soutenus par le Maire et son équipe, tout en continuant à nous développer au niveau national et international pour faire rayonner un savoir-faire local qui est fait ici, chez nous, dans le bassin graullétois. »